Nombre de tomes : 11 vol collection terminée
Editeur VF : Taifu Comics
Aujourd’hui je vais
vous parler de Yuki Shimizu, une autre mangaka talentueuse que j’aime
énormément. Je l’ai découverte avec Love Mode, une délicieuse collection de 20 ans
d’âge. On pourrait croire qu’à cause de son ancienneté cette série n’est pas
terrible. On pourrait également penser qu’elle est dotée d’une trame basique, de dessins
au graphisme précaire et de personnages dénués d’exotisme… MAIS AU CONTRAIRE !
Love Mode fait vintage au premier regard, c’est vrai je l’admet, mais
sincèrement, cette série vaut de l’or. Elle a 20 ans et elle est géniale !
Alors oui, le
dessin de Yuki Shimizu dans Love Mode n’est pas exceptionnel je l’avoue. Les
traits des visages ne sont pas particulièrement recherchés et hyper travaillés,
mais les expressions sont vivantes, intenses. Cette mangaka est particulière
agile et subtile dans sa façon de dépeindre les émotions. On se sent très vite
concerné par le dessein (souvent tragique) des personnages, on ressent la joie,
le désespoir, la colère, l’avidité et la chaleur qu’ils éprouvent quand des
sentiments passionnés s’emparent d’eux En gros c’est un yaoi très communicatif.
En ce qui concerne
les scènes de sexe… je dirais qu’elles sont beaucoup moins explicites que dans
Viewfinder, mais en même temps assez novatrices pour un yaoi qui date. Yuki
Shimizu ne nous cache rien mais elle n’abuse pas non plus. On pourrait presque
dire que ces scènes sont à fois sincères et pudiques. Elle ne cherche en aucun
cas à créer un shonen ai et à gribouiller un acte charnel flou en deux pages (ce
qui en règle général en fruste plus d’une, moi comprise). Non, Yuki Shimizu
excelle dans la simplicité et l’élégance. Elle dose parfaitement, elle met ce
qu’il faut où il faut.
En ce qui concerne
la trame de l’histoire, on pourrait dire qu’elle est à la fois très méthodique
et relativement complexe. Pourquoi complexe ? Eh bien simplement
parce que mis à part les deux couples principaux, l’auteur a rajouté bien
d’autres personnages aux destins liés, entrecroisés, entrelacés, etc. Les
personnages ont tous quelque chose en commun. Leurs routes se croisent irrémédiablement
à un moment donné. Dans un sens je trouve que cette façon de procéder est
plutôt méthodique dans le sens où elle se rapproche beaucoup de celle d’Hinako
Takanaga. Au lieu de lier différents mangas entre eux comme le faisait cette
dernière, Yuki Shimizu, elle, entrecroise les histoires des personnages entre
elles, histoires qui ont pour la plupart un seul et unique point commun :
le Blue Boy.
Qu’est ce que le
Blue Boy me dirait vous? Le Blue Boy est un club gay destiné uniquement à une
clientèle masculine élitiste. Ce club appartient à Aoé Reiji, l’un des
personnages principaux de la série. Un jour, l’un de ses très proches amis et
client au Blue Boy, Katsura Takamiya se rend à un rendez vous organisé avec le
numéro 1 du club : Izumi.
En parallèle nous
faisons la connaissance d’un autre Izumi. Un jeune lycéen qui accepte de se
rendre à un rendez vous organisé par un ami avec une fille plus âgée qui aurait
soit disant, montré des intérêts certains pour lui. S’en suit un quiproquo
magistral : Takamiya confond les deux Izumi et notre jeune lycéen ne peut
refuser de passer l’après midi avec un homme aussi gentil, agréable et
charmant. Cependant, le soir venu, le gentleman le fait boire et l’emmène dans
sa chambre. La suite vous la devinez, Takamiya lui force la main, croyant qu’Izumi
feint. Le lendemain, il se rend compte de son erreur, supplie le jeune garçon de lui pardonner ses actes et commence à
le suivre partout. Malgré ce qu’il s’est passé entre eux, Izumi va très vite
être sensible à la douceur émanant de Takamiya et de l’amour qu’il lui porte.
Bref une belle histoire va naitre entre ces deux là.
Le deuxième couple
est constitué du propriétaire du Blue Boy, Aoé Reiji et d’un jeune lycéen du
nom de Naoya. Leur rencontre va se faire grâce à un accident : un soir
qu’Aoé surprend sa fiancée au lit avec un autre homme, il l’a plaque sans
regret et rencontre le jeune garçon en pleur qui le heurte misérablement dans
l’ascenseur. Une fois sorti de l’ascenseur, Naoya se précipite dehors et reçoit
un pot de fleur destiné à Reiji lancé du balcon par son ex-fiancée. Aoé va vite
comprendre que le petit Naoya est seul au monde, abandonné, rejeté, insulté, un
orphelin perdu et dénué de chance. Il décide malgré son aversion pour les
enfants, de le prendre sous son aile. Va alors se développer une relation de
confiance, d’amitié, d’amour très forte, très pure, absolument magnifique.
En bref, je
recommande ce yaoi qui me semble absolument indispensable si l’on cherche à connaître
l’une des meilleures créations Boys Love. Personnellement, je l’ai
lu en ligne il y a peut être plus d’un an, et j’ai pris la décision d’acheter
la série. Est ce stupide ? Non. Je n’ai aucun regret. Pour le coup j’ai l’impression
d’avoir dépensé mon argent pour un VRAI yaoi, un très bon manga, un incontournable.
Yuki Shimizu est une véritable artiste, une femme qui a réussit à créer une
petite merveille qui m’a particulièrement touché.